Compensation du handicap chez l'adulte: un nouveau métier






Vous, votre conjoint, un de vos proches de plus de 20 ans, venez d'être victime d’un accident invalidant ou êtes en cours de diagnostic ou avez été diagnostiqué comme atteint d'une maladie amenant à une déficience. Vous allez avoir besoin d'être soutenu et, pour cela, vous allez avoir besoin de solliciter l'aide de différents organismes institutionnels ou associatifs.

Si vous, le « sapeur-pompier », êtes la personne concernée, votre parcours de droit à compensation va dépendre des circonstances de l’apparition de la déficience.

Si vous avez été blessé en service ou malade du fait du service et que vous soyez ou non en congé maladie, congé de longue maladie (CLM) ou congé de longue durée pour maladie CLDM), vous pourrez en effet, pour autant que l’affection soit reconnue imputable au service, bénéficier d’un droit à réparation. Ce droit à réparation est essentiellement composé de la pension militaire d’invalidité, et d’un accompagnement individualisé vers l’autonomie avec des mesures telles que : gratuité de l’hospitalisation et des soins, bénéfice de la pension militaire de retraite pour infirmités, allocations chômage, emplois réservés…

Ces dispositifs, exclusifs au statut militaire, viennent compléter ou s’ajouter à ceux mis en place pour l’ensemble de la population française dont vous pourrez bénéficier si votre invalidité n’est pas reconnue comme liée au service ou si elle concerne un de vos proches.

Qu’ils soient militaires ou civils, ces dispositifs nécessitent d’effectuer nombre de démarches administratives. Aussi et même si elles n'ont aucun caractère obligatoire, nous vous conseillons vivement d'aborder celles-ci le plus tôt possible car le traitement administratif de vos demandes peut, selon la nature de ces dernières ou de l'organisme sollicité, durer jusqu'à un an. De plus et même si cela ne vous parait pas évident de prime abord, les justificatifs de la maladie ou de la déficience, qu’elles concernent un de vos proches ou vous-même, vous étant demandés de manière fréquente et redondante, tant pour un parcours médical que professionnel ou social, la précocité de ces démarches favorisera la prise en compte de ses besoins, des vôtres sans limiter le caractère toujours révisable de la situation retenue par l'administration.

Nous sommes absolument conscients que votre première réaction, naturelle, pourra être de nier le handicap ou de le refuser. Ainsi, tout ce qui sera ici proposé vous paraitra de prime abord insurmontable ou vain. Vous ne souhaiterez peut être pas vous confronter immédiatement à la réalité du handicap et vous pourriez préférer négliger ou remettre ces démarches. Encore une fois, ne le faites pas.

En effet et même si toutes ces obligations administratives n’aboutissent pas ou qu’elles ne le font pas de manière satisfaisante ou opportunes, votre maladie votre environnement personnel ou professionnel va peut être évoluer. Vos proches pourraient ressentir un besoin de répit, d’alternatives… Vous vous féliciterez alors d’avoir abordé ces tracasseries de façon anticipée.

Préférez donc demander de l’aide extérieure pour les réaliser. Pour vous aider dans cette tache, vous pourrez, par exemple, vous rapprocher des équipes pluridisciplinaires des hôpitaux mais aussi des assistantes socio-éducatives (les « assistantes sociales ») des centres communaux d’action sociale (CCAS). Certaines associations de malades ou de personnes handicapées intègrent également des professionnels à même de vous diriger dans vos démarches…

Vos premiers pas dans le monde du handicap se feront vraisemblablement à l’hôpital. Aussi, nous vous invitons à discuter, au plus tôt et avant même que vous n’ayez intégré l’annonce de la déficience ou du handicap, avec les médecins, vos premiers interlocuteurs. De ce dialogue précoce, vous devrez retenir quelle organisation de soins vous pourriez suivre. Au-delà de l’information strictement médicale sur le trouble ou la maladie, les médecins vous conseilleront également sur les mesures de prévention à mettre en place. Le cas échéant, ils vous indiqueront quels documents vous devrez conserver sur vous pour informer les professionnels de santé en cas d’urgence. Vous profiterez tout autant de ses échanges pour vous informer sur la faisabilité d'une prise en charge étendue ou totale des frais de santé avancés dans le cadre de la déficience. C'est ce que l'on appelle l'exonération du ticket modérateur. Il est également intéressant de se rapprocher de votre mutuelle (complémentaire santé) afin de bien appréhender les prestations qu’elle vous propose.

Une fois le diagnostic posé ou, tout du moins, les troubles médicalement constatés, vous pourrez vous rapprocher de la Maison départementale des personnes handicapées et de sa Commission départementale des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées afin de faire évaluer votre taux d'incapacité (ou celui de votre proche concerné) et votre éventuel droit à l’allocation de l’adulte handicapé. Selon les cas, le besoin et le niveau retenu de ce taux d’incapacité, vous allez également pouvoir prétendre à obtenir la carte d’invalidité, de priorité et/ou de stationnement et/ou à bénéficier d’avantages fiscaux. De plus et dans l’hypothèse où votre atteinte vous conduirait à réduire votre activité professionnelle ou à avoir recours, pour vous aider au quotidien, à une tierce personne ou encore à faire l’acquisition d’aides techniques, aménager votre logement ou véhicule, avoir recours à un chien d’assistance,…, vous pourrez alors demander à toucher la prestation de compensation du handicap ou à bénéficier du Fonds Départemental de Compensation.

L’impact d’une situation de handicap sur la personne ou l’engagement personnel que demande la prise en compte d’une situation de handicap au sein de la famille doit être connu et reconnu par votre employeur. Au sein du Bureau Condition du Personnel et Environnement Humain (BCP-EH) des sapeurs-pompiers de Paris, existe une cellule d’accompagnement social qui, sur votre lieu de travail ou temps de travail, est à même de aider dans vos démarches comme dans la reconnaissance de votre situation familiale et professionnel. Composée d’assistantes socio-éducatives de la Préfecture de Police, cette cellule vous permettra de plus de faciliter les relations avec les instances militaires si vous souhaitiez, par exemple, bénéficier d’un congé statutaire pour faire face à une période particulièrement difficile pour votre proche et que les autorisations d’absence pour garde ou soins de personnes handicapées ne soient pas suffisantes. Sous condition d’éligibilité, les assistantes socio-éducatives vous orienteront également pour l’obtention d’aides financières de l’ADOSSPP...  Le personnel de la cellule d’accompagnement social est également à même de vous renseigner sur les possibilités offertes dans le civil : prestations, congés,… pour que votre conjoint ou vous-même si vous avez quitté l’institution soit à même de faire face au mieux aux difficultés du quotidien.

Voilà, une fois ces formalités accomplies, vous n’aurez plus qu’à en assurer le suivi et l’évolution pour enfin jouir de la vie (qui reste entière et ouverte à tout, malgré le handicap), pour partager des moments de loisirs et de complicité avec votre famille, vos amis, pour prendre du bon temps, éventuellement pratiquer des activités sportives, partir en vacances,…, pour vous consacrer plus sereinement à votre emploi et à son vie citoyenne voire même éventuellement réfléchir à un temps de répit réparateur et remotivant.

Enfin et comme nous avons pu le décrire dans l’article sur le handicap, la prise en compte de votre handicap ou celui de votre proche ne saurait être complète si vous ne luttiez pas à chaque occasion pour améliorer l’accessibilité dans notre environnement.

En espérant vous avoir aidé quelque peu, nous vous souhaitons un avenir épanoui !

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