Bienvenue à vous


Nous sommes heureux de vous accueillir sur notre mini-site.

A ceux qui nous rejoindraient pour la première fois, nous espérons que votre visite vous donnera l’envie de  nous rejoindre et de vous engager à nos côtés. A nos membres déjà actifs, nous souhaiterions que cet espace de communication, ce lieu d’expression vous donne la volonté de poursuivre l’œuvre déjà accomplie.


Notre réseau « familles handi’cap » est donc un groupe d’intérêt réuni autour de la problématique du handicap, tant chez l’adulte que chez l’enfant.

Notre réseau est composé de familles touchées  par une situation de handicap, quelle qu’elle soit, et dont l’un des membres au moins sert ou a servi chez les sapeurs-pompiers de Paris. Notre groupe a pour objectif essentiel de vous faire bénéficier, le plus largement possible, de notre soutien à travers notre expérience, nos connaissances, nos relations, nos interventions auprès des instances concernées, directement ou indirectement, par la gestion du handicap…

La diversité des profils, professionnels ou personnels, chez nos membres comme celle des situations vécues, le caractère varié de nos interlocuteurs, associatifs ou institutionnels, nous permettent de nous prévaloir d’une vision étendue des difficultés pouvant être rencontrées dans nos parcours, dans votre parcours.

Ne nous revendiquant d’aucune association professionnelle, de malades ou de personnes handicapées et pouvant donc librement intervenir, sans être en butte aux courants de pensée qui peuvent parfois et paradoxalement être contradictoires, la force de notre réseau est la résultante de la capacité de nos membres à se mobiliser, à susciter l’adhésion dans nos rangs, à sensibiliser nos interlocuteurs, à soutenir l'un des notres…


C’est pourquoi nous mettons aujourd’hui à votre disposition ce mini-site où vous pourrez retrouver des informations sur le handicap en général, sur les pistes à explorer, que vous soyez récemment impactés par une situation de handicap ou que celle-ci soit présente depuis longtemps.

Vous serez aussi, dans notre mini-site, sensibilisés sur les différents dispositifs spécifiquement mis en place pour les sapeurs-pompiers de Paris.  
Vous pourrez également consulter notre actualité et nos rendez-vous annuels et enfin, grâce à notre glossaire, vous retrouver parmi les nombreux sigles, abréviations, acronymes qui pourraient émaillés votre parcours…


Voilà, vous savez tout de nous, ou presque ! N’hésitez pas à nous rejoindre sur notre forum de discussion ici ou contactez nous à l’adresse suivante : reso.famillehandicap@hotmail.fr  

Merci à vous

L'annonce de la deficience, du handicap


S'il est une expérience que, au sein de notre réseau, nous avons tous vécu, c'est bien celle de l'annonce de la déficience, de la maladie, du handicap. Aussi, nous est-il paru important de vous proposer cette approche qui, à défaut d'être universelle, reprend l'ensemble des recommandations que nous pourrions vous faire pour affronter ce qui nous a tant marqué...

L'annonce d'une déficience ou d'un diagnostic pouvant amener au handicap est effectivement un moment de rupture, souvent source d'une souffrance immense d'autant qu'elle fait fréquemment suite à une période de doute et d'inquiétude dans l'attente de ce diagnostic...

L'existence de signes de dysfonctionnement (retard psychomoteur, douleur,...) d'antécédents dans la famille ou de symptômes évocateurs d'une maladie ou de déficiences connues ont incité la personne ou les parents, s'il s'agit d'un enfant, à consulter des médecins. Des examens médicaux sont pratiqués; le corps est au centre des préoccupations médicales. C'est une période qui peut être difficile d'autant qu'elle peut, dans certains cas, durer plusieurs mois. Les familles peuvent se sentir alors très seules face à leurs interrogations surtout si des doutes et des blessures ont pu préalablement s'installer. En effet, lorsqu'il s'agit d'un enfant, les parents ont parfois été remis en cause par l'entourage ou les professionnels dans leur façon d'élever cet enfant, au point de douter d'eux-mêmes, les troubles observés n'étant pas reliés à une maladie. Parfois, l'enfant lui même ou l'adolescent n'a pas été compris dans ses symptômes: on a pu penser qu'il était paresseux, trop lent ou moins doué que les autres... De même, lorsque les premiers signes d'une maladie apparaissent à l'âge adulte, sans cause encore identifiée, les symptômes (diminution des capacités) ont pu laisser la personne face à ses difficultés et à l'incompréhension de l'entourage.

C'est ainsi que l'annonce du diagnostic, si elle est une douloureuse révélation, peut être parfois libératrice. Cependant, elle reste toujours un moment extrêmement fort et douloureux. Un moment qui reste à jamais gravé dans l'esprit des personnes qui la vivent. Même s'il y avait des symptômes qui existaient déjà, des membres de la famille atteints, des signes évocateurs d'une maladie qui auraient permis de s'y préparer, l'énonciation du diagnostic est un véritable "coup de massue".
Que l'annonce fasse suite à un accident ou au diagnostic d'une maladie, c'est une blessure qui touche le plus profond de l'être, et qui laisse pour un temps les personnes ébranlées dans leur identité, en perte de repères. Lorsqu’il s’agit d’un enfant, ce n’est plus l’enfant rêvé, mais un autre qu’il va falloir regarder tel qu’il est. Cette réalité fait naître des sentiments très ambivalents d’amour voire de rejet qui sont naturels mais qui, souvent, culpabilisent.
Cependant, l’annonce met aussi un terme à une période d’incertitude, coupe court aux suppositions et interprétations erronées. Si la période d’attente d’un diagnostic a été longue, l’annonce peut alors apporter un certain apaisement et soulager par rapport à ce que l’on pensait avoir « mal fait ». L’annonce permet de comprendre, de nommer ce que l’on soupçonnait.

La consultation d’annonce du diagnostic est un moment très singulier. Les émotions sont tellement fortes que la plupart du temps la personne ou les parents se trouve dans un véritable état de sidération ; le temps semble s’arrêter, mis en suspens. Souvent, on n’est pas en mesure d’entendre tout ce que dit le médecin ce jour-là, ni de se souvenir ensuite de ce qui a été dit. On peut également ne pas comprendre toutes les réponses qu’il donne aux questions posées. Ces mécanismes réactionnels sont normaux à ce moment-là ; ils protègent la personne d’un impact émotionnel trop douloureux.
Tout ce qui n’a pas été compris la première fois sera réexpliqué au fil des consultations suivantes. Et cela, même si la personne concernée n’est pas suivie par le médecin qui fait l’annonce, ce qui peut être le cas. L’information pourra être reprise avec la personne touchée ou les parents, en s’adaptant à ce qu’ils savent déjà et veulent maintenant savoir ou non, mais aussi en tenant compte de ce qu’ils semblent pouvoir supporter dans l’immédiat. Ces étapes devront leur permettre d’intégrer l’information, de se l’approprier plus facilement.
Elles seront également l’occasion de faire le point avec la personne concernée sur sa situation actuelle ou celle de son enfant, de valoriser tout ce qu’il ou elle est encore capable de faire, d’évoquer la prise en charge, les possibilités de soutien… le dialogue qui s’instaure dans le temps a aussi pour objectif d’établir une confiance entre la personne et sa famille et les équipes soignantes. Dans cette perspective, celles-ci doivent faire preuve d’une grande écoute et de disponibilité.
La qualité des liens futurs entre la personne ou l'enfant concernés, leur entourage, le médecin et les équipes soignantes dépend beaucoup de celle de la communication qui s’établit lors de la consultation d’annonce. La consultation d’annonce doit créer un environnement favorable à la prise en charge ultérieure et permettre à la personne atteinte de s’approprier ce qui a été dit de sa déficience. Elle doit aider la personne concernée, les parents, l’enfant… à retrouver de nouveaux repères pour le présent, et à envisager l’avenir avec sa déficience.

Le retentissement de l’annonce est très différent selon les circonstances du diagnostic et l’histoire personnelle de la famille ou de la personne. Surmonter l’annonce implique de franchir des étapes plus ou moins longues pour parvenir à s’adapter à la réalité. Le dialogue facilite ce long cheminement.

Après l’annonce, les comportements et les pensées évoluent au cours du temps, selon les évènements de la vie et/ou la progression d'une maladie. Ils diffèrent selon les personnes et, chez une même personne, selon les situations (une personne pourra ainsi se battre pour ses droits sociaux et adopter une attitude passive dans la gestion des soins qui s’imposent…). Nier l'accident, la déficience, la maladie, éprouver de l’anxiété, de la colère, être déprimé ou sans énergie sont des réactions possibles. Elles peuvent se traduire par des troubles du sommeil, une grande tristesse…
Le couple (qu’il s’agisse des parents d’un enfant atteint, ou d’un des conjoints atteint) et la famille au sens large (grands-parents, oncles et tantes…) va devoir également apprendre à vivre avec la déficience. Celle-ci va souvent bouleverser les rapports interpersonnels, parfois raviver des conflits passés, et mettre chacun à l’épreuve par rapport à son fonctionnement intérieur…
L’adaptation à la nouvelle situation subie passe par des étapes nécessaires plus ou moins en fonction de chacun ; elles peuvent aboutir à une prise de conscience profonde et permettre un ajustement progressif à la réalité. Procéder étape par étape aide à faire face à la souffrance émotionnelle inévitable liée, par exemple, à l’évolution d'une maladie, et à ses conséquences sur les relations avec les autres, sur le travail, les activités, les loisirs… S’autoriser à dire ses inquiétudes et ses sentiments (à des professionnels ou des proches) afin de ne pas s’isoler, peut rendre les choses plus faciles.

L’enfant est très tôt capable de comprendre les explications qu’on lui donne sur son état physique, à condition d’employer des mots simples et adaptés à son âge. C’est lui qui donne la juste mesure de ce qu’il veut savoir. Il n’est pas nécessaire d’en dire plus que ce qu’il demande, les autres questions viendront par la suite. Il peut d’ailleurs arriver que l’enfant questionne mais ne veuille pas de réponse. Il faut respecter cette demande, qui peut signifier que l’enfant teste la capacité de l’entourage à l’entendre sur sa situation médicale. Si l’enfant est considéré dans ce qu’il a à dire, il a toutes les chances de mieux se construire avec sa déficience.
Les enfants ont, eux aussi, besoin de temps. Alors que certains enfants s’adaptent à leur déficience sur le mode du rejet et de l’opposition qui s’exprime souvent par un refus de soin ou de rééducation, d’autres sont inhibés et travaillent intérieurement pour un maintien de la dépendance. D’autres enfin, dans le meilleur des cas, trouvent les ressources pour assumer ce qui leur arrive. En général, un enfant adopte l’une ou l’autre attitude à un moment de son développement.
La prise de conscience par l’enfant de la réalité de la déficience est plus tardive que pour ses parents. Mais très tôt, l’enfant s’interroge sur ce qui lui arrive. Il a du mal à relier les choses ; un sentiment d’étrangeté peut s’installer car il perçoit une différence en lui mais aussi avec les autres. Il tente de trouver une explication à ce qui lui arrive. Parler avec lui de sa déficience joue alors un rôle essentiel, dès lors que le dialogue est possible, et même si cela va contre l’idée répandue que cela pourrait lui faire plus de mal que de bien. Pour cela l’enfant peut parler avec les professionnels des consultations pluridisciplinaires, médecins, psychologues… l’entretien avec l’enfant n’a pas pour seul but de l’informer ; il instaure aussi le dialogue qui va l’aider à exprimer ce qu’il ressent et à assumer ce qui lui arrive : cela est très important tout au long de son développement. En ce sens, l’enfant a aussi besoin de parler avec son père et sa mère au jour le jour, afin que se disent les inquiétudes, les questions… Cette communication peut être difficile au début, lorsque les parents ne savent pas encore comment parler à leur enfant de tout cela. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à demander conseil auprès des professionnels qui suivent l’enfant. Et souvent, le dialogue parviendra à se mettre en place petit à petit. Parler à l’enfant autorise à croire que sa déficience est une affaire dont on peut parler.

Lorsque l’enfant touché a des frères et sœurs, toute la fratrie est concernée de très près par cette annonce. Les frères et sœurs savent intuitivement que quelque chose est différent: leurs parents sont tendus, agressifs, ébranlés, ou pleurent…, leur frère ou leur sœur n’est plus comme avant. La déficience entraîne des remaniements familiaux importants ; ce que l’on faisait ensemble n’est parfois plus possible. L’attention des parents et de l’entourage est reportée sur l’enfant atteint ; les autres enfants peuvent se sentir délaissés et vouloir regagner à tout prix l’attention et l’estime de leurs parents. Ils se sentent impuissants, coupables et réussissent plus ou moins à gérer ces sentiments. Ils peuvent s’interroger quant à leur propre statut : « Vais-je être moi aussi atteint ? », « Pourquoi ne suis-je pas comme mon frère ou ma sœur ? »… Selon leur âge, ils tentent d’élaborer des explications concernant l'atteinte de leur frère ou sœur. Leur donner l’information juste peut contribuer à les aider, les déculpabiliser…
Au début, les parents ont souvent du mal à parler avec les autres membres de la fratrie du diagnostic qu’ils viennent d’apprendre ; la plupart du temps, leur souci est de protéger ces enfants d’un trop grand choc. Les parents se sentent coupables et impuissants face à leur enfant atteint mais aussi vis-à-vis de ses frères et sœurs. Se parler devient plus difficile. Les parents  peuvent alors minimiser les conséquences de la déficience, ou se taire. Avec le temps, ils parviennent souvent à trouver les mots justes pour dialoguer avec leurs enfants. Si cela est trop difficile, ils peuvent être aidés par l’équipe qui suit l’enfant.
D’autant que ce dialogue peut être l’occasion pour les parents de dire leurs émotions, leur souffrance, leur tristesse, leurs doutes, mais aussi ce qu’ils parviennent à réussir de positif. En apprenant à ne pas taire leurs sentiments, ils témoignent d’une confiance valorisante pour leurs enfants, qui autorise ces derniers à exprimer à leur tour leur propre ressenti. Cette écoute mutuelle peut, à terme, procurer un certain apaisement aux uns et aux autres.

Si la déficience a un impact imprévisible sur les relations familiales (dans le couple, avec ses enfants, entre frères et sœurs…) elle en a un également sur les relations sociales et professionnelles. Pour certains, l’entourage fuit par incapacité à faire face. Pour d’autres, au contraire, l’entourage se rapproche et manifeste beaucoup plus de sollicitude qu’avant. Informer ses proches du diagnostic est souvent une étape difficile, délicate. Mais dire quelques mots pour expliquer, c’est déjà donner la possibilité à son entourage des poser des questions, de montrer sa sympathie, d’offrir son aide…
Il est dans tous les cas essentiel de ne pas s’emmurer dans le silence. Le poids des secrets ou des non-dits parasite la communication avec les autres et finit par isoler. Si l’on peut compter sur l’amour, la sympathie et le soutien des autres, on ne peut pas leur demander de tout comprendre. Pas plus qu’on ne peut leur demander de se mettre à notre place complètement. On peut cependant leur demander de continuer à se parler ; ce qui suppose pour eux de dépasser le sentiment de gêne qui existe parfois au début et qui conduirait à éviter les échanges au quotidien.

Apprendre à se structurer avec la déficience, construire un projet de vie, être ou devenir une personne à part entière, implique des réajustements successifs qui deviennent possibles lorsque l’annonce est surmontée.

Lorsque le diagnostic est posé, la personne atteinte doit se construire ou se reconstruire avec sa déficience. Ce sont les projets que l’on se donne qui font du présent autre chose qu’une attente passive. Cela suppose la découverte par chacun d’une liberté intérieure qui lui permette de développer ses talents et de s’épanouir. « On a une maladie mais on n’est pas sa maladie »…
S’il s’agit d’un enfant dont le diagnostic vient d’être posé, il arrive que ses parents l’observent beaucoup, épiant les signes de dysfonctionnement puisqu’il leur a été dit que cet enfant n’était pas comme les autres. Cette étape, habituelle, est le plus souvent transitoire. Secondairement, les parents réaliseront que, derrière sa déficience, un enfant atteint est toujours un enfant qui a besoin de jouer, d’avoir des camarades, de rencontrer de l’opposition, de se construire…

Dans les pathologies évolutives, la personne ou sa famille aimerait, au-delà du diagnostic, souvent savoir ce qui va lui arriver. Si la médecine regroupe des descriptions de cas, dresse un tableau du trouble dont elle peut énoncer quelques grandes lignes d’évolution, le médecin ne peut pas prédire la façon dont celui-ci progressera chez un individu donné, ni fixer les dates. L’évolution d’une même maladie peut être très différente d’une personne à l’autre. Aucun pronostic ne peut donc vraiment être donné.
S’il est légitime et naturel de s’interroger sur l’avenir, que souhaite-t-on savoir et pourquoi ? Un pronostic ne doit pas figer l’avenir, il doit laisser une ouverture pour penser son devenir. Certains ont besoin de poser des questions précises : quand mon enfant ne pourra-t-il plus faire telle et telle chose ? A quel moment faudra-t-il songer à une assistance médicale, une aide technique ?...
Les questions que l’on peut se poser sont souvent une façon de rechercher des repères pour reconsidérer sa vie et ré-envisager des projets. Les réponses ne doivent pas être entendues comme des vérités immuables mais considérées à travers ce qu’elles permettent d’anticiper et de réaliser dans le présent : l’organisation scolaire, l’adaptation du logement ou du véhicule, sa vie professionnelle…

Qu’elle concerne un enfant ou un adulte, la survenue d'un accident, l’évolution d'une maladie peut remettre en question le lieu de vie (logement adapté, structures de soins particulières), les perspectives scolaires ou professionnelles de la personne et son autonomie, tant sociale que financière. Les institutions ont mis en place des structures d’aides qu’il ne faut pas hésiter à solliciter dès qu’on en a besoin. Les associations de personnes handicapées permettent d’être accompagné par des professionnels et/ou des familles concernées par le sujet, et de cheminer ensemble au fil de celle-ci. Un soutien qui offre la possibilité de s’informer, d’échanger et de partager ses expériences, et qui ouvre aussi un espace de socialisation et d’intégration des incapacités découlant du trouble considéré. Les personnes confrontées à des difficultés similaires sont à même de transmettre les savoirs et les gestes quotidiens à apprendre pour mieux vivre avec la déficience.

Enfin, rencontrer un psychologue ou un psychiatre peut être considéré comme un signe de faiblesse, la preuve qu’on ne « tourne pas rond », ou que l’on est incapable de régler seul ses problèmes. On peut le croire, jusqu’au moment où la détresse est trop envahissante pour soi-même, et où les proches ne peuvent y répondre. Un professionnel spécialisé pourra, sans porter de jugement, entendre cette détresse et aider à y faire face, en fonction des besoins de chacun. Des entretiens psychologiques peuvent être également proposés à toutes les étapes de la prise en charge, tant pour les adultes que pour les enfants. Ils ne sont pas imposés, mais il ne faut pas hésiter à les solliciter lorsque les situations deviennent trop difficiles à supporter. S’il n’existe pas de psychologue dans la consultation dont dépend la personne malade, il est toujours possible de se faire conseiller un spécialiste à l’extérieur de celle-ci.

Maladies, blessures, déficiences, handicap, autonomies, situations de handicap,… le poids des mots

Différents interlocuteurs m’ont dit que j’étais malade ou blessé ou handicapé. Certains m’ont dit que j’étais en situation de handicap… D’autres m’ont dit que je présentais une déficience, un désavantage, … On m’a enfin parlé d’autonomie ou de manque d’autonomie, d’incapacité et d’invalidité... Pourquoi toutes ces différences ? Ces nuances ? Quels termes puis-je, moi, utiliser pour parler de ma situation ? Pour communiquer sur celle-ci ? Que suis-je en vérité ?

Selon la loi du 11 novembre 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ( je serais donc handicapé ?), « constitue un handicap »… « toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »

Je découvre ici un vocabulaire neutre, strictement descriptif, non stigmatisant. Il n’est pas question d’incapacité mais de « limitation » ou de « restriction ». Il n’est pas question de déficience mais « d’altération » de fonctions organiques. Je note que cette définition reconnaît aussi le handicap psychique ce qui est une nouveauté vis-à-vis de la loi de 1975 (précédente loi sur le handicap). Le caractère relatif du handicap est ici également reconnu de deux manières. D’une part, l’environnement de la personne est pris en compte pour déterminer son handicap et par conséquent son besoin de compensation. D’autre part, le handicap est défini d’emblée comme restriction de participation à la vie sociale et il est même souligné que celle-ci est subie, ce qui désigne clairement l’environnement comme facteur de constitution du handicap.

Tout cela est très bien mais comment en sommes nous arrivés là ? Pourquoi ne pas utiliser les termes couramment usités ? Ne pourrait on pas faire simple ? Pour le savoir, je reprends la démarche à l’envers… Qu’est ce qu’un handicap ?

Ce mot, handicap, est d’origine anglaise. Il signifie « la main dans le chapeau » (Hand in cap). Le rôle du chapeau n’est cependant pas clair. Pour certains, il s’agirait d’un jeu pratiqué dans les tavernes de Londres au milieu du 17ème siècle, au cours duquel des individus voulant échanger des objets devaient mettre la main dans un chapeau pour tirer le prix à payer, fixé par un arbitre de manière à obtenir un échange égal. Pour d'autres, il s'agirait d'une pratique irlandaise de la même époque selon laquelle on tirait du fond d’un chapeau le prix d’un cheval, fixé par des tiers, afin d’éviter les palabres sans fin entre « horsemen ». La première signification du mot handicap semble ainsi renvoyer à un juste prix, un échange égal, une égalité des chances. C’est encore dans ce sens que le mot handicap est utilisé aujourd’hui pour les courses de chevaux : le handicapeur pénalise les meilleurs chevaux en leur attribuant une charge supplémentaire (poids ou longueur) qui permet aux chevaux de moindre performance d’avoir la même chance que les meilleurs chevaux. D’autres sports, par exemple le golf, utilisent aussi le mot handicap dans ce sens.

Introduit en France au début du XXème siècle dans le dictionnaire de l’Académie française comme un de « ces anciens anglicismes qui ont cessé de l’être », le mot handicap a été adopté, au cours des années 50, par les milieux sociaux et médicaux. Mais en passant du sport à la médecine, la charge supplémentaire a été vue dans l’infirmité, l’invalidité, la déficience, etc. Le mot handicap a dès lors désigné une infériorité et non plus une supériorité. Repris dans ce sens - et donc officialisé - par les lois sur le handicap de 1957, 1975 et 1987, il a constamment désigné tantôt les déficiences de la personne, tantôt ses limitations ou ses incapacités. L’avantage de ce mot était d’éviter des expressions à connotation fortement négative qui désignaient les personnes handicapées comme personnes anormales. Son inconvénient majeur était de placer cette anormalité non désignée dans la personne elle-même.

Un renversement de perspective s’est opéré au cours des vingt dernières années grâce à l’action courageuse de certaines associations de personnes handicapées ou de parents de personnes handicapées.
Plus récemment, c’est l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a ouvert de nouvelles perspectives avec sa nouvelle Classification Internationale du Fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF). L’accent s’est ainsi déplacé de la déficience ou de l’incapacité vers la situation dans laquelle cette incapacité est mise à l’épreuve.

Alors que la déficience correspond, selon l’OMS, « à toute perte de substance ou altération d'une structure ou fonction psychologique, physiologique ou anatomique », l’incapacité est elle définie comme « toute réduction (résultant d'une déficience), partielle ou totale, de la capacité d'accomplir une activité d'une façon ou dans les limites considérées comme normales pour un être humain ». Bien entendu, ces éventuelles déficiences ou incapacités résultent de la présence d’une maladie ou d’un trouble observés comme une « chose anormale se produisant au niveau de l'individu, soit à la naissance (phénomène congénital), soit plus tard (acquis). Une succession de circonstances causales, "étiologie", entraîne des modifications dans la structure ou le fonctionnement du corps, "la pathologie". Les transformations pathologiques peuvent être évidentes ou non; si elles le sont, on les décrit comme des "manifestations" qui, en termes médicaux, sont subdivisées en "signes et symptômes". Ces caractéristiques sont les composantes du modèle médical de la maladie, comme cela a été indiqué dans l'introduction. »

Pour résumer, une maladie ou un trouble cause, chez une personne atteinte, une déficience. Cette déficience provoque une incapacité à réaliser telle et telle chose. Or, cette incapacité à réaliser telle ou telle chose, pour autant qu’elle soit confrontée à un environnement non adapté à compenser cette incapacité, crée un désavantage, un handicap.

Cette analyse de la CIF met au premier rang ce que l’OMS appelle les « facilitateurs » : aides techniques de compensation, établissements et services, protection sociale, regard tolérant de la société, etc. Si l’environnement est caractérisé par la présence des « facilitateurs » les interactions présentent surtout des aspects positifs. Dans le cas contraire, ou lorsque les « facilitateurs » sont insuffisants, l’environnement constitue un obstacle ou une barrière pour la personne et crée un handicap de situation, un désavantage qui « résulte d'une déficience ou d'une incapacité qui limite ou interdit l'accomplissement d'un rôle normal (en rapport avec l'âge, le sexe, les facteurs sociaux et culturels)».

C’est dans ce contexte qu’est apparue, en France, l’expression « personnes en situation de handicap ». L’expression « personnes en situation de handicap » présente l’avantage de déplacer le regard de la personne vers l’environnement. Le handicap n’est pas dans la personne. Il se distingue de la déficience, de l’incapacité qu’elle génère et de la dépendance à l’égard d’un tiers (aide technique ou humaine) qui en résulte. Aucune personne ne peut être réduite à ses déficiences et à ses incapacités. Car toute personne a des capacités à valoriser. D’un autre côté, l’accent mis sur l’environnement est particulièrement opportun en France où les retards se sont accumulés en matière d’accessibilité au point de générer de véritables discriminations. Il est vrai qu’un environnement non aménagé pour des personnes sourdes (absence de signaux visuels dans un bus ou un train, par exemple), des personnes aveugles (absence de signaux sonores), des personnes en fauteuil (absence de rampe d’accès ou d’ascenseur dans un immeuble), etc. peut constituer un handicap pour beaucoup de personnes et, en tous cas, constitue certainement un handicap pour une personne dépendante. Encore faut-il remarquer que la notion d’environnement évoquée ici (accessibilité de tous à tout) est distincte de celle utilisée par l’OMS (Cf. les « facilitateurs » évoqués ci-dessus). Sous cette réserve, l’expression « personnes en situation de handicap » souligne heureusement que la politique du handicap doit lier indissolublement droit à compensation et accessibilité de la Cité. L’un sans l’autre n’est que ruine du handicap. Mais l’expression « personne en situation de handicap » n’est pas pour autant satisfaisante. D’abord parce qu’elle est soit diabolique soit redondante. Le handicap est toujours une situation, c’est-à-dire la rencontre d’une dépendance – fût-elle momentanée - et d’un environnement insuffisamment aménagé pour cette dépendance. Occulter la notion de dépendance conduit ipso facto à qualifier la personne en fauteuil soit de personne handicapée (langage courant) soit de personne en situation de handicap alors même que l’environnement n’a pas encore été pris en compte. 

L’expression « personnes en situation de handicap » n’est donc pas formellement correcte car elle pourrait traduire une attitude de fuite devant la réalité du handicapIl est en effet et avant tout absolument nécessaire de partir de la personne, de la reconnaître dans sa dignité, d’identifier et d’évaluer ses déficiences, ses incapacités autant que ses potentialités et ses capacités, ses handicaps dans la vie quotidienne, dans la recherche d’un emploi, dans toute autre situation de la vie ordinaire, de prendre en compte ses aspirations et son projet de vie, pour finalement déterminer son besoin de compensation en aides humaines, techniques, animalières ou autres aides de toute nature…

 
Je comprends un peu mieux maintenant pourquoi il est si difficile pour mes interlocuteurs de choisir telle et telle expression pour aborder ma situation. D’un côté, il existe le vocabulaire « historique » rentré dans le langage courant et de l’autre il s’agit pour chacun de se positionner par rapport à la maladie ou au trouble: intéressé, famille, médecin, défenseur ou opposant à compensation, décideur, etc. Chacun « observe » le handicap dans un contexte bien particulier… Reste qu’il me faut moi aussi définir quels termes seront les plus appropriés pour évoquer ce que je vis, ce que je ressens, ce que je suis… 

Comme tout le monde, il est vrai qu'il m'arrive d'être malade, blessé ou handicapé. Je suis aussi parfois déficient, inadapté, désavantagé, peu ou pas autonome... Je pourrais l'être même un peu plus que les autres... Dans ces cas là, comme tout le monde, je veux bien être soutenu, aidé...

 Mais j'ai aussi une certitude, celle de ne pas vouloir être "étiqueté"!

Alors finalement, je crois bien être MOI, tout simplement... Moi, avec mes qualités et mes défauts... Pour vous, je serais sans doute malade, blessé ou handicapé. Je serais peut être déficient, inadapté, désavantagé, peu ou pas autonome...  mais, pour moi, quoiqu'il arrive, je resterai MOI !

Compensation du handicap chez l'enfant: premier pas...


Votre enfant vient d'être diagnostiqué comme atteint d'un trouble ou d'une maladie amenant à une déficience ou le diagnostic d'une maladie ou d’un trouble évident est en cours. Vous allez avoir besoin d'être soutenu et, pour cela, vous allez avoir besoin de solliciter l'aide de différents organismes institutionnels ou associatifs. Nous avons tenté de vous en dresser la liste et de vous éclairer sur les modalités de ces démarches.

Même si elles n'ont aucun caractère obligatoire, nous vous conseillons vivement d'aborder celles-ci le plus tôt possible car le traitement administratif de vos demandes peut, selon la nature de ces dernières ou de l'organisme sollicité, durer jusqu'à un an. De plus et même si cela ne vous parait pas évident de prime abord, les justificatifs de la maladie ou de la déficience de votre enfant vous étant demandés de manière fréquente et redondante, tant pour son parcours médical que scolaire ou social, la précocité de ces démarches favorisera la prise en compte de ses besoins, des vôtres sans limiter le caractère toujours révisable de la situation retenue par l'administration.

Nous sommes absolument conscients que votre première réaction, naturelle, pourra être de nier le handicap ou de le refuser. Ainsi, tout ce qui sera ici proposé vous paraitra de prime abord insurmontable ou vain. Vous ne souhaiterez peut être pas vous confronter immédiatement à la réalité du handicap et vous pourriez préférer négliger ou remettre ces démarches. Encore une fois, ne le faites pas.

En effet et même si toutes ces obligations administratives n’aboutissent pas ou qu’elles ne le font pas de manière satisfaisante ou opportunes, votre enfant va grandir, devenir adulte. Sa maladie va peut être aussi évoluer ou l’aidant familial, que vous êtes, pourrait ressentir un besoin de répit, d’alternatives… Vous vous féliciterez alors d’avoir abordé ces tracasseries de façon anticipée.

Préférez donc demander de l’aide extérieure pour les réaliser. Pour vous aider dans cette tache, vous pourrez, par exemple, vous rapprocher des équipes pluridisciplinaires des hôpitaux mais aussi des assistantes socio-éducatives (les « assistantes sociales ») des centres communaux d’action sociale (CCAS). Certaines associations de malades ou de personnes handicapées intègrent également des professionnels à même de vous diriger dans vos démarches…

Reprenons le fil de vos premiers pas dans le monde du handicap…

Vos premiers interlocuteurs étant des médecins, nous vous invitons à discuter avec eux au plus tôt et avant même que vous n’ayez intégré l’annonce de la déficience ou du handicap. De ce dialogue précoce, vous devrez retenir quelle organisation de soins vous pourriez suivre. Au-delà de l’information strictement médicale sur le trouble ou la maladie de votre enfant, les médecins vous conseilleront également sur les mesures de prévention à mettre en place. Le cas échéant, ils vous indiqueront quels documents vous devrez conserver sur vous pour informer les professionnels de santé en cas d’urgence. Vous profiterez tout autant de ses échanges pour vous informer sur la faisabilité d'une prise en charge étendue ou totale des frais de santé avancés pour votre enfant dans le cadre de sa déficience. C'est ce que l'on appelle l'exonération du ticket modérateur. Il est également intéressant de se rapprocher de votre mutuelle (complémentaire santé) afin de bien appréhender les prestations qu’elle vous propose.

Une fois le diagnostic posé ou, tout du moins, les troubles médicalement constatés, vous pourrez vous rapprocher de la Maison départementale des personnes handicapées et de sa Commission départementale des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées afin de faire évaluer le taux d'incapacité de votre enfant et votre éventuel droit à l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé. Selon les cas, le besoin et le niveau retenu de ce taux d’incapacité, vous allez également pouvoir prétendre à obtenir la carte d’invalidité, de priorité et/ou de stationnement et/ou à bénéficier d’avantages fiscaux. De plus et dans l’hypothèse où l’atteinte de votre enfant vous conduirait à réduire votre activité professionnelle ou à avoir recours, pour le garder, à une tierce personne ou encore à faire l’acquisition d’aides techniques, adapter votre logement ou véhicule, avoir recours à un chien d’assistance,…, vous pourrez alors demander à toucher la prestation de compensation du handicap ou à bénéficier du Fonds Départemental de Compensation.

L’engagement personnel que demande la prise en compte d’une situation de handicap au sein de la famille doit être connu et reconnu par votre employeur. Au sein du Bureau Condition du Personnel et Environnement Humain (BCP-EH) des sapeurs-pompiers de Paris, existe une cellule d’accompagnement social qui, sur votre lieu de travail ou temps de travail, est à même de aider dans vos démarches comme dans la reconnaissance de votre situation familiale. Composée d’assistantes socio-éducatives de la Préfecture de Police, cette cellule vous permettra de plus de faciliter les relations avec les instances militaires si vous souhaitiez, par exemple, bénéficier d’un congé statutaire pour faire face à une période particulièrement difficile pour votre enfant et que les autorisations d’absence pour enfant handicapé ne soient pas suffisantes. Sous condition d’éligibilité, les assistantes socio-éducatives vous orienteront également pour l’obtention de prestations interministérielles et/ou de l’allocation de rentrée scolaire pour enfant porteur d'un handicap offerte par l’ADOSSPP...  Le personnel de la cellule d’accompagnement social est également à même de vous renseigner sur les possibilités offertes dans le civil : prestations, congés,… pour que votre conjoint ou vous-même si vous avez quitté l’institution soit à même de faire face au mieux aux difficultés du quotidien.

Voilà, une fois ces formalités accomplies, vous n’aurez plus qu’à en assurer le suivi et l’évolution pour enfin jouir de la joie d’être parent, pour partager des moments de loisirs et de complicité, pour prendre du bon temps, éventuellement pratiquer avec votre enfant des activités sportives, partir en vacances,…, pour vous consacrer plus librement à sa scolarité et à son intégration sociale voire même éventuellement vous offrir un temps de répit réparateur et remotivant.

Sachez aussi que les dispositifs évoqués ci-dessus restent en partie valables en cas de séparation ou divorce des parents.

Enfin et comme nous avons pu le décrire dans l’article sur le handicap, la prise en compte de l’handicap de votre enfant ne saurait être complète si vous ne luttiez pas à chaque occasion pour améliorer l’accessibilité dans notre environnement.

En espérant vous avoir aidé quelque peu, nous vous souhaitons une merveilleuse parentalité !

Compensation du handicap chez l'adulte: un nouveau métier






Vous, votre conjoint, un de vos proches de plus de 20 ans, venez d'être victime d’un accident invalidant ou êtes en cours de diagnostic ou avez été diagnostiqué comme atteint d'une maladie amenant à une déficience. Vous allez avoir besoin d'être soutenu et, pour cela, vous allez avoir besoin de solliciter l'aide de différents organismes institutionnels ou associatifs.

Si vous, le « sapeur-pompier », êtes la personne concernée, votre parcours de droit à compensation va dépendre des circonstances de l’apparition de la déficience.

Si vous avez été blessé en service ou malade du fait du service et que vous soyez ou non en congé maladie, congé de longue maladie (CLM) ou congé de longue durée pour maladie CLDM), vous pourrez en effet, pour autant que l’affection soit reconnue imputable au service, bénéficier d’un droit à réparation. Ce droit à réparation est essentiellement composé de la pension militaire d’invalidité, et d’un accompagnement individualisé vers l’autonomie avec des mesures telles que : gratuité de l’hospitalisation et des soins, bénéfice de la pension militaire de retraite pour infirmités, allocations chômage, emplois réservés…

Ces dispositifs, exclusifs au statut militaire, viennent compléter ou s’ajouter à ceux mis en place pour l’ensemble de la population française dont vous pourrez bénéficier si votre invalidité n’est pas reconnue comme liée au service ou si elle concerne un de vos proches.

Qu’ils soient militaires ou civils, ces dispositifs nécessitent d’effectuer nombre de démarches administratives. Aussi et même si elles n'ont aucun caractère obligatoire, nous vous conseillons vivement d'aborder celles-ci le plus tôt possible car le traitement administratif de vos demandes peut, selon la nature de ces dernières ou de l'organisme sollicité, durer jusqu'à un an. De plus et même si cela ne vous parait pas évident de prime abord, les justificatifs de la maladie ou de la déficience, qu’elles concernent un de vos proches ou vous-même, vous étant demandés de manière fréquente et redondante, tant pour un parcours médical que professionnel ou social, la précocité de ces démarches favorisera la prise en compte de ses besoins, des vôtres sans limiter le caractère toujours révisable de la situation retenue par l'administration.

Nous sommes absolument conscients que votre première réaction, naturelle, pourra être de nier le handicap ou de le refuser. Ainsi, tout ce qui sera ici proposé vous paraitra de prime abord insurmontable ou vain. Vous ne souhaiterez peut être pas vous confronter immédiatement à la réalité du handicap et vous pourriez préférer négliger ou remettre ces démarches. Encore une fois, ne le faites pas.

En effet et même si toutes ces obligations administratives n’aboutissent pas ou qu’elles ne le font pas de manière satisfaisante ou opportunes, votre maladie votre environnement personnel ou professionnel va peut être évoluer. Vos proches pourraient ressentir un besoin de répit, d’alternatives… Vous vous féliciterez alors d’avoir abordé ces tracasseries de façon anticipée.

Préférez donc demander de l’aide extérieure pour les réaliser. Pour vous aider dans cette tache, vous pourrez, par exemple, vous rapprocher des équipes pluridisciplinaires des hôpitaux mais aussi des assistantes socio-éducatives (les « assistantes sociales ») des centres communaux d’action sociale (CCAS). Certaines associations de malades ou de personnes handicapées intègrent également des professionnels à même de vous diriger dans vos démarches…

Vos premiers pas dans le monde du handicap se feront vraisemblablement à l’hôpital. Aussi, nous vous invitons à discuter, au plus tôt et avant même que vous n’ayez intégré l’annonce de la déficience ou du handicap, avec les médecins, vos premiers interlocuteurs. De ce dialogue précoce, vous devrez retenir quelle organisation de soins vous pourriez suivre. Au-delà de l’information strictement médicale sur le trouble ou la maladie, les médecins vous conseilleront également sur les mesures de prévention à mettre en place. Le cas échéant, ils vous indiqueront quels documents vous devrez conserver sur vous pour informer les professionnels de santé en cas d’urgence. Vous profiterez tout autant de ses échanges pour vous informer sur la faisabilité d'une prise en charge étendue ou totale des frais de santé avancés dans le cadre de la déficience. C'est ce que l'on appelle l'exonération du ticket modérateur. Il est également intéressant de se rapprocher de votre mutuelle (complémentaire santé) afin de bien appréhender les prestations qu’elle vous propose.

Une fois le diagnostic posé ou, tout du moins, les troubles médicalement constatés, vous pourrez vous rapprocher de la Maison départementale des personnes handicapées et de sa Commission départementale des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées afin de faire évaluer votre taux d'incapacité (ou celui de votre proche concerné) et votre éventuel droit à l’allocation de l’adulte handicapé. Selon les cas, le besoin et le niveau retenu de ce taux d’incapacité, vous allez également pouvoir prétendre à obtenir la carte d’invalidité, de priorité et/ou de stationnement et/ou à bénéficier d’avantages fiscaux. De plus et dans l’hypothèse où votre atteinte vous conduirait à réduire votre activité professionnelle ou à avoir recours, pour vous aider au quotidien, à une tierce personne ou encore à faire l’acquisition d’aides techniques, aménager votre logement ou véhicule, avoir recours à un chien d’assistance,…, vous pourrez alors demander à toucher la prestation de compensation du handicap ou à bénéficier du Fonds Départemental de Compensation.

L’impact d’une situation de handicap sur la personne ou l’engagement personnel que demande la prise en compte d’une situation de handicap au sein de la famille doit être connu et reconnu par votre employeur. Au sein du Bureau Condition du Personnel et Environnement Humain (BCP-EH) des sapeurs-pompiers de Paris, existe une cellule d’accompagnement social qui, sur votre lieu de travail ou temps de travail, est à même de aider dans vos démarches comme dans la reconnaissance de votre situation familiale et professionnel. Composée d’assistantes socio-éducatives de la Préfecture de Police, cette cellule vous permettra de plus de faciliter les relations avec les instances militaires si vous souhaitiez, par exemple, bénéficier d’un congé statutaire pour faire face à une période particulièrement difficile pour votre proche et que les autorisations d’absence pour garde ou soins de personnes handicapées ne soient pas suffisantes. Sous condition d’éligibilité, les assistantes socio-éducatives vous orienteront également pour l’obtention d’aides financières de l’ADOSSPP...  Le personnel de la cellule d’accompagnement social est également à même de vous renseigner sur les possibilités offertes dans le civil : prestations, congés,… pour que votre conjoint ou vous-même si vous avez quitté l’institution soit à même de faire face au mieux aux difficultés du quotidien.

Voilà, une fois ces formalités accomplies, vous n’aurez plus qu’à en assurer le suivi et l’évolution pour enfin jouir de la vie (qui reste entière et ouverte à tout, malgré le handicap), pour partager des moments de loisirs et de complicité avec votre famille, vos amis, pour prendre du bon temps, éventuellement pratiquer des activités sportives, partir en vacances,…, pour vous consacrer plus sereinement à votre emploi et à son vie citoyenne voire même éventuellement réfléchir à un temps de répit réparateur et remotivant.

Enfin et comme nous avons pu le décrire dans l’article sur le handicap, la prise en compte de votre handicap ou celui de votre proche ne saurait être complète si vous ne luttiez pas à chaque occasion pour améliorer l’accessibilité dans notre environnement.

En espérant vous avoir aidé quelque peu, nous vous souhaitons un avenir épanoui !